La Retricoteuse, de Cathie Fidler

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« Avec des bouts de laine biologiques, affectifs, psychologiques et sociaux, nous passons notre vie à nous tricoter ». Cette citation de Boris Cyrulnik en exergue du nouveau roman de Cathie Fidler, La Retricoteuse (Editions Au Pays Rêvé), nous ouvre les portes d’une fascinante saga familiale.
Après Histoires floues, son premier et très réussi recueil de nouvelles, qui traitait déjà des questions de mémoire à travers l’histoire des juifs déportés de Nice, l’auteur nous entraîne ici dans la quête de Solveig, son héroïne, à la recherche du parcours chaotique des femmes de sa famille.
Cathie Fidler possède ce don de faire surgir des visages du passé avec ce que l’on nomme en BD une « ligne claire », chère aux créateurs de Blake et Mortimer. Au fil des pages, de ce « tricot » qui se noue et se dénoue, naviguant entre l’Histoire et le présent, on s’attache au destin de ces femmes juives qui traversent le siècle, de l’Allemagne au New York des débuts du XXème siècle, en passant par l’horreur du ghetto de Shangai pendant le second conflit mondial (qui a fait l’objet du beau roman de Michèle Kahn, Sanghai-la-juive), jusqu’à Nice et Paris.
Histoires parfois tragiques, histoires d’amour aussi, et histoires d’humour,  à l’image de Regina, la bisaïeule allemande de la famille, envoyant sa fille Mina à New York en espérant la caser auprès d’un riche mari, et qui lui prodigue comme ultime conseil « Méfie-toi de ces Juifs polonais et de ces Russes, ou de Roumains qui ont la main baladeuse ! ». La Retricoteuse est un roman particulièrement attachant, une (en)quête subtile sur la transmission, celle de l’Histoire comme celle des émotions.
Charles-Henri Levy

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Le blog de Cathie Fidler, Gratitudes

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