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Mes conseils pour une Saint-Valentin réussie

5 minutes de lecture

 
Chaque année, c’est la même ritournelle. Mon homme, que j’aime et qui m’aime contre vents et marées depuis… 33 ans #Jésus a trouvé LE plan imparable pour ne pas me déclarer sa flamme (flemme ?) le jour de la Saint-Valentin.
 
« Un truc de goy ! » m’assène-t-il avec son plus charmant sourire. Sûr de son effet et de son argument massue et sans appel. Cachez ce Saint-Valentin que je ne saurai voir. Face à une telle mauvaise foi d’ashkénaze suffisant (pléonasme), je fais comment, moi, pour avoir mon pack promo souper aux chandelles – petit cadeau – gros câlin, hein ? Ok, c’est idiot, et si je sais bien qu’il m’aime chaque jour plus qu’hier et moins que demain, la Saint-Valentin, c’est un rendez-vous auquel je tiens. Comme les soldes presse Bensimon.
 
Alors cette année, j’ai décidé de changer de stratégie. Pas de décolleté abyssal ni de menottes accrochées aux montants du lit. Non, quelque chose de plus retors, un vrai truc de mec. Je vais mettre mon amour-propre de côté et lui offrir SA soirée de rêve. Plateau-repas devant la télé, on regardera Real-Madrid PSG, suivi d’un bon gros dvd de Chuck Norris, ambiance Braddock Portés Disparus 3 à donf.
 

 
Moi, côté cinéma, je serai plutôt Eric Rohmer. Mais la seule fois où je lui ai proposé de regarder, amoureusement lovés dans notre canapé, Les Amours d’Astrée et de Céladon, et qu’il m’a demandé si c’était un peplum avec de grosses scènes de baston genre 300, j’ai définitivement renoncé. Lui, c’est Chuck Norris et basta. Le jour où il a vu sur Facebook que des groupes dédiés à Chuck Norris pullulaient, sa joie fut incommensurable. « Dieu voulait créer l’univers en 10 jours. Chuck Norris lui en a donné 6 ». Han han han. D’après lui, c’est de l’humour ashkénorrissien, je ne peux pas apprécier, trop subtil, trop fin pour moi.
 
Comme vous l’aurez compris, il est aussi fan de foot. Devant sa télé, bien entendu, faut pas exagérer. Capable même de regarder avec intérêt jusqu’à pas d’heure des matchs du championnat de 3ème division albanaise. Merci le câble. Au bout de 33 ans de vie commune, malgré toute ma bonne volonté, je n’ai toujours pas compris le concept du « mais il était pas hors-jeu au départ du ballon ! » et je m’en tape. Est-ce que je lui demande de comprendre le concept de la Saint-Valentin ? Non. Parce que même quand je lui rétorque que la Saint-Valentin est une institution au Japon, où les chrétiens ne sont pourtant pas légions, il arrive encore à me répondre « les Japonais sont les nazis de l’Extrême-orient ». Et si j’ose ajouter que la Saint-Valentin fait aussi des ravages en Israël, il me répond « pas étonnant, avec tous ces russes orthodoxes qui ont fait leur alya… ». Mauvaise foi, je vous dis.
 
Et puis vous savez quoi ? Même combat avec la Fête des mères, selon lui une « fête pétainiste et zemmourienne », tout juste bonne à engraisser les actionnaires de Brandt et autres De Dietrich, ces « Alsaciens passés dans le camp des boches ! ». L’art de la rhétorique.
 
Alors cette année, ce sera foot et Chuck. Mon cadeau à moi. Après, je ferai péter le champagne et les menottes, histoire de fêter dignement Valentine’s Day. Et s’il ose me sortir un « Si tu es marié, c’est que Chuck Norris n’a pas voulu de ta femme », je balance les clés des menottes par la fenêtre et l’oblige à regarder un film d’Eric Rohmer. Le kif absolu.
 
Arielle Granat

© photos :  DR

Article publié le 14 février 2012. Tous droits de reproduction et de représentation réservés © 2018 Jewpop
 
 
 
 
 
 
 

1 Comment

  1. merci pour le d’ashkénaze suffisant (pléonasme),
    vous savez ce qu’ils vous disent les ashkeno-suffisants ?

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