Yom, interview exclusive

8 minutes de lecture

 
 

Après trois jours de musiques electro, world, folk,  et surtout inclassables, Yom est venu clôturer la première édition du festival Musiques hors format, qui se tenait sur la flamboyante place de la République de Metz.

 

Trois jours de musiques festives gratuits, qui ont vu se succéder d’excellents concerts, aussi surprenants les uns que les autres. Et pourtant, les Messins ne devaient pas s’attendre à terminer le week-end sur un concert aussi décalé que celui de Yom and the Wonder Rabbis… Une heure et demie de klezmer endiablé, mêlé de rock, dub, electro, emmené par la personnalité pour le coup absolument hors format de Yom. Nous l’avons croisé devant le stand de son management messin en train de signer quelques disques, et nous en avons profité pour improviser une interview : c’était l’ « interview impromptue » du week-end et l’on a commencé par s’excuser de ce qu’allaient être les questions…

 
 

 
 

Alors Yom, après le concert, après avoir rencontré le public, qu’est ce qui se passe maintenant, dans ta tête, à 20h06 ?

A 20h06, à cette heure bien précise, il y a carrément une énorme pinte de bière qui est en train de pénétrer dans ma tête, elle remplace mon cerveau doucement, au fur et à mesure que la pression redescend. Parce que malgré tout, je suis assez sérieux, contrairement aux apparences : je ne bois jamais avant de jouer, parce que le moment sur scène est assez intense, assez physique, il faut faire danser les gens et communiquer notre joie de vivre. Ensuite j’aime bien discuter un peu avec les gens qui étaient là, signer des disques et donc, après tout ça, je pense surtout à me boire une énorme bière.

 

Je vois, ça c’est très bien, c’est rock’n’roll ! Donc, sinon, le klezmer trance, ça existait en fait ?

Alors je ne sais pas si ça existait, mais en tous cas on s’est débrouillés pour que ça existe maintenant. Ça peut avoir plein de noms : ça s’appelle klezmer trance, progressive psychédélique, musiques d’Europe de l’Est à tendance trance-hardcore-psychédélique, klezmer post-disco… Enfin voilà…

 
 

 
 

Ouais, mais franchement, un jour tu t’es levé et tu t’es dit « je vais faire de la klezmer trance disco », ou le son s’est dessiné au fur et à mesure ?

Alors moi je fais du klezmer depuis un paquet d’années, et à un moment je voulais monter un groupe qui ne ressemblait pas du tout à ça avec une contre-basse, une batterie très jazz etc… Et puis à force de parcourir le répertoire, je me suis rendu compte qu’il y avait toujours un moment où je voulais des trucs plus vénères, plus violents, plus violents, là de la disto, là des effets et puis j’ai fini par comprendre que ce que je cherchais c’était vraiment de la basse électrique, voire electro, et il n’y avait que Sylvain Daniel, mon bassiste (que je connais depuis longtemps) qui pouvait jouer comme ça. Et puis je voulais des gros synthés, bien violents, donc j’ai demandé à Manuel Peskine que je connais aussi depuis longtemps, il m’a dit « OK, pas de problème, on y va à fond ». À la batterie, au début, on était partis sur un truc un peu moins violent qu’avec Emiliano, et puis je me suis rendu compte qu’il me fallait vraiment un mec capable de jouer comme un batteur midi, capable de jouer comme si c’était déjà séquencé dans une boîte à rythme… c’est une machine, Emiliano !

 

En effet c’est l’impression que ça donne. Tu aimes jouer sur quels types de scènes ou de festivals ?

J’adore le concept dehors, avec beaucoup de monde : c’est super agréable pour mettre la grosse pression et communiquer l’énergie. Mais j’aime aussi le côté club, petite salle, où là l’écoute est assez précise.

 
 

 
 

Du coup c’est le même set ?

Non, je change un peu, là par exemple j’ai un set assez electro. Et puis j’ai senti que c’était dimanche après-midi, au soleil, les gens avaient envie de danser, envie d’être un peu brusqués aussi, surtout vu le groupe qui passait avant (Les Fils de Teupuh). Donc j’ai envoyé de l’énergique. J’ai quand même quelques morceaux beaucoup plus cools, j’ai des ballades, mais on ne peut pas vraiment les jouer dehors : il faut que les gens soient sur leur fauteuil. S’ils sont assis, tu peux jouer n’importe quoi. Mais debout, faut quand même les tenir en mouvement : il faut que le pied tape et que la jambe bouge, au minimum.

 

D’accord, merci, c’était Yom qui nous expliquait qu’il aime mettre sa grosse tarte de son aux gens ! Et là tu pars faire quoi ?

Je vais aller me faire la finale de l’Euro sur une terrasse de Metz, parce que là j’ai envie de T-shirt de sport et de ma grosse pinte de bière…

 

Et tes prédictions ?

Alors j’ai pas du tout suivi les matchs, même pas des résumés, mais comme j’ai un batteur italien, je vais prédire 2-0 pour l’Italie.

 
 

Et donc Yom ne changera pas de vie pour devenir parieur professionnel dans le foot…

 
 

Laura-Maï Gaveriaux

Copyright photos Laura-Maï

1 Comment

  1. Bob…
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